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One Sketch A Day Keeps The Doctor Away !
18 juillet 2009

Toutes des putes !

whore

En France, la prostitution est interdite. Ah, pas directement non, on peut coucher pour de l'argent mais pas le déclarer, pas chercher le client... disons le clairement, la prostitution est interdite en France.

Se prostituer, c'est vendre son corps. Jusque là nous sommes d'accord. Cela soulève trois problèmes, trois aberrations de notre société.

Tout d'abord, comme l'on s'en rend compte à chaque triste affaire d'euthanasie, on ne peut pas en tant que citoyen français disposer comme on l'entend de son corps. On ne peut ni le vendre, ni le forcer à s'arrêter de fonctionner. Ni le détériorer volontairement à coups de hamburgers, de cigarettes, de drogues ou d'alcool d'ailleurs.

Ensuite, s'il est donc admis que nous ne disposons pas de notre corps, nous avons légèrement l'impression de rejoindre cette doctrine qu'ont toutes les religions : "Notre corps n'est pas à nous il est à Dieu" ; dans beaucoup de religions, en effet, le tatouage est interdit car il ne faut pas abîmer ni modifier l'oeuvre de Dieu. Qu'un prêtre, rabbin, imam me dise que mon corps ne m'appartient pas car il appartient à Dieu à la rigueur, c'est son trip. Mais qu'une loi française me tienne à peu près le même langage, comment le justifiera-t'elle ? Alors mon corps est à qui ? Au gouvernement ou à Dieu ? J'aimerais bien voir ça ! Et où donc est la laïcité de l'Etat Français ?

Pour finir, l'argument qui pour moi est le plus à méditer. Se prostituer, vendre des services sexuels. Des siècles de tradition anti-sexe nous pèsent dessus, nous forcent à considérer que dès qu'il y a la racine "sex" dans un mot, c'est le mal. Mais le jeune cadre qui pour plaire à son patron s'habille comme le patron le désire, en costard-cravate, la petite employée de banque qui s'attache les cheveux, se maquille et sourit comme son supérieur l'exige, la collégienne qui ne met pas de mini-jupes ni de talons parce que sa CPE ne le veut pas... pour parvenir à leurs fins, ces trois-là, comme tant d'autres, donnent à leurs corps l'apparence que leur métier exige. Etre souriant, aimable et hypocrite avec celui qui donne de l'argent afin d'en obtenir quelque chose... pour moi, il n'y a strictement aucune différence avec la prostitution. Il s'agit toujours au final de se montrer sous son meilleur jour, en dépit des compétences réelles, qu'elles soient là ou non.

Un mec qui s'habille toujours en jeans chez lui mais met un costume trois-pièces pour son patron, c'est une pute.
Une fille qui aime traîner en longues jupes hippies et des sandales mais porte une jupe de tailleur noire et stricte et des escarpins pour la direction, c'est une pute.
Une adolescente qui change ses habits pour ne pas se faire allumer par ses professeurs ou ses conseillers d'éducation, c'est une pute.

On l'a tous fait une fois dans notre vie. Et on devrait le revendiquer !

(Et pour une petite animation plus trippante et moins polémique, cliquez ici... 50 étapes, youhou !!!)

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Commentaires
G
C'est net, dès que t'as un entretien, tu deviens une sorte d'objet à disposition. Je ne sais pas si c'est pas pire que d'être une prostituée qui a choisi son client (qui n'est d'ailleurs pas forcément un malade sexuel mais sans doute plus souvent un mec normal et respectueux -_-').
G
Gali > Ah non mais la différence entre proxénétisme et prostitution, c'est justement parce que les gens ont trop peur du sujet pour réfléchir un peu plus. Si on a le droit d'aller chez le coiffeur ou au restau pour passer un bon moment, quelle différence avec une partie de jambes en l'air ?<br /> Et quand tu vois les recommendations des conseillères pour les entretiens d'embauche, désolée mais c'est une vraie préparation de geisha : "Soyez docile, gentille, bien présentée, ne montrez aucune appartenance communautaire ni religieuse, souriez, parlez quand on vous y autorise..."
G
Bon eh bien je pense que tu connais mon avis sur la question, moi je suis vraiment une partisante de la prostitution, ça fait partie des droits de la femme, de gérer son corps comme on l'entend et ça me les brise quand, en plein débat, une c**asse confond proxenétisme et prostitution. <br /> De même que, comme tu le fais si bien remarquer, on vend continuellement son corps, son image, on le transforme généralement en produit de vente pour les besoins de notre emploi, ou de notre condition, tout ça pour une question de "crédibilité". Après, je veux dire, je ne comprends toujours pas qu'au XXIème on dise encore que le sexe c'est mal dans notre société de "civilisé". C'est intime, pas diabolique !
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