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One Sketch A Day Keeps The Doctor Away !
31 mars 2012

Cyberpunk is dead...

cyber copie

Même si je ne suis pas une experte en science-fiction, j'ai toujours été une grande fan de cyberpunk... je parle du bon vieux cyberpunk des années 80, avec si possible des univers post-apocalyptiques, ou du moins d'inhumaines dictatures technologiques, bref des futurs vraiment très sombres où l'humanité doit s'entretuer en portant des fringues super stylées. La grande époque du cy'punk bien kitsch a été la décennie 80's et ils sont tous passés par là, Schwarzy, Stallone, notre Christophe Lambert national dans le flippant Fortress et on a bien sûr reçu du ciel cette oeuvre phare qu'était Ghost In The Shell... d'ailleurs à l'époque les méchants ressemblaient vraiment à des punks. Il y a eu un petit revival à la fin des années 90/début 2000 avec l'effet Matrix, I-Robot et Minority Report ont surfé sur la vague et mon petit chouchou Equilibrium est passé tristement inaperçu (oh, et le reboot de Ghost In The Shell parce que monsieur Masamune Shirow s'est permis d'apprendre à utiliser Photoshop entre temps et ça tuait sa mémé tout en étant toujours aussi hermétiquement incompréhensible ! >

Malgré mon manque d'affinités avec la technologie en règle générale, le bricolage, les fils électriques et tout ce qui requiert une intelligence scientifique, j'ai toujours préféré le cyberpunk, surtout pour l'esthétique trash. Et je pense qu'aujourd'hui il est trop tard, l'évolution des sociétés les plus riches pousse les rêveurs à s'intéresser au steampunk : le steam c'est un monde parallèle, c'est une évolution différente, c'est une science-fiction à l'époque victorienne mais ô comble de la sécurité, ça ne s'est pas vraiment passé (idem pour le diesel-punk). On le sait que c'est pour de faux.

Alors que de nos jours, réfléchissons, faire du cyberpunk n'est déjà graphiquement plus très intéressant, à une époque où le Wifi, Bluetooth et autres putains de technologies contactless font disparaître la connectivité physique, les appareils n'ont plus ce luxe de câbles tentaculaires érotiquement effrayants ce qui enlève quand même une grande partie du plaisir du créateur. Ensuite, tout le monde a accès au summum de la technologie, tout un chacun est connecté au monde entier grâce au smartphone dans sa poche, tout le monde se prend pour un héros des années 80 en faisant un slide sur son iPad ou en demandant à haute voix à son téléphone/narguilé/cafetière-qui-fait-aussi-les-pommes-de-terre-frites l'heure de son prochain rendez-vous. La technologie "science-fiction" est partout, nous en sommes bien plus dépendants qu'il y a dix ou vingt ans parce que nous n'avons plus le choix -toutes ces démarches que l'on doit absolument faire sur internet...- et concrètement, nous n'avons plus envie de jouer à nous faire peur avec. Parce que de nos jours, entendre l'histoire d'une poignées de multinationales qui contrôlent la population en sachant exactement ce qu'elle fait, à quelle heure, pourquoi et dans quelles conditions, on ne veut plus y penser, ça n'est plus très drôle... c'est déjà Google & Facebook. Des histoires de gouvernements qui contrôlent les citoyens, l'information, la communication et les libertés ça existe déjà, ce sont Hadopi, SOPA et ACTA -et leurs petites soeurs à venir-.

Si l'on n'en crée plus aujourd'hui c'est parce que nous vivons dans un monde cyberpunk, toujours connectés, toujours surveillés, fichés, fliqués. Ce n'est plus un futur horrible, c'est le présent. Mais en moins pire... pour l'instant. Comme la parabole de la grenouille dans l'eau, nous nous laissons immiscer dans cet univers cyberpunk -moi la première- sans protester car après tout ce n'est pas si mal, ça nous permet de continuer à lancer des oiseaux en colère sur des cochons ou à récolter des aïls(*) dans notre ferme Egyptienne. On se laisse géolocaliser pour le plaisir de dire au monde que l'on est dans un fantastique restaurant de fruits de mer, on accepte que les applis, réseaux sociaux, accèdent à nos informations privées et on les leur donne avec plaisir, ça n'est pas si grave. Et je sens que comme dans toutes les fictions d'anticipation cy'punk nous ouvrirons les yeux trop tard et tout se sera cassé la gueule. Mais bon, qu'est-ce qu'on y peut ?

 

(*) Oui, en cuisine on dit "des aulx" mais en botanique on dit "des aïls".

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