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One Sketch A Day Keeps The Doctor Away !
27 novembre 2010

Kid Cudi - Man on the Moon II

Je ne suis pas critique musicale, je n'aurai donc sûrement pas les mots adéquats pour parler de cet album, désolée d'avance si mes termes ne sont pas appropriés ou corrects. D'autre part je n'ai pas lu les paroles, je juge sur la musicalité, le flow, le phrasé, sur la forme mais pas sur le fond. Première critique de disque ici, une fois n'est pas coutume... enfin, peut-on encore de nos jours parler de disques ? Je voudrais vous présenter aujourd'hui le génial album Man on the Moon II : The Legend of Mr.Rager de Kid Cudi, découvert sur Deezer.

man


Comment, pourquoi ai-je cliqué sur la pochette du CD la première fois ? Je ne saurais plus vraiment dire, je sais que j'avais bien aimé son tube Day'n'Nite et je devais vraiment en avoir ras le bol d'écouter tout le temps la même chose donc quand Deezer me l'a proposé, j'ai testé.

Le résultat est, je l'avoue, très surprenant. Parce que l'on a écouté son Day'n'Nite avec Crookers, on a écouté son Memories avec David Guetta, parfois même en boucle, et on prenait tous ce protégé de Kanye pour un rappeur de dancefloor, un mec dont le seul but/beat était de faire bouger en boîte avec des samples addictifs. Je m'attendais vraiment à entendre un album bien rythmé sur lequel j'aurais dandiné mes fesses en faisant ce que j'avais à faire. Et bien pas du tout.

Man on the Moon II est un album de hip-hop assez relax, toujours calme, à la limite du planant. Il y a de ces sonorités tristes sans être grandiloquentes, une fusion avec de l'électro mélancolique, un arrière goût de nostalgie. Quand on entend certains passages on se croirait dans un film, ça sent parfois des relents de Brooklyn calme en hiver ~peut-être parce que le Kid est natif de l'Ohio ? (*)~ ; ce n'est pas un album qui réchauffe, il donne plutôt envie de s'enrouler dans une couette avec un chocolat chaud et ne pas sortir... un chocolat chaud ou un spliff.

(*) Non Brooklyn n'est pas dans l'Ohio mais il y fait froid aussi ! ^^

J'aime les mélanges dans la musique de Kid Cudi parce qu'ils sont équilibrés, il ne se prostitue pas ~du moins n'en donne pas l'impression~ comme cette chienne de Lil' Wayne et ses riffs de guitare outranciers, il fusionne vraiment la musique comme on fusionne des calques Photoshop, il crée des ambiances agréables, prenantes, envoûtantes ; ce que j'appelerais une véritable poésie urbaine pas comme cette bouillie infâme que nous sert un Abd Al Malik et sur qui les intellos la nouille s'astiquent... (Oui je l'admets, celle-là c'était juste pour la rime !)

Les chansons sont plutôt courtes et je me prends souvent à le regretter car je pourrais en écouter certaines durant des heures. Même si les refrains semblent répétitifs, ils en sont hypnotiques. J'ai parlé de fusion, d'ambiances, d'atmosphère, de mélanges, de paix et ça ne parlera sûrement pas à grand monde mais quand j'écoute cet album je pense ~toutes proportions gardées~ aux premiers Gym Class Heroes pour le planant, à Bernie Allen pour l'atmosphère nostalgique, à Ax pour le côté urbain lancinant ou encore à SOUL pour les harmonies électro carrément trippantes. Oui, après avoir cité tous ces noms vous comprenez que je kiffe cet album.

Maintenant, parce que c'est pas comme si je n'avais pas autre chose à faire mais en fait, j'ai la migraine donc je n'arriverai à rien d'autre de bon de toutes façons, quelques détails sur la tracklist...


Scott Mescudi VS The World
Dès le début, Kid donne le ton. "Wassup ? How's everyone doing ?" De suite une ambiance, mélancolie, tristesse ? Juste un calme qui tranche avec les chialeurs r'n'b à la Usher, on comprend que tout n'est pas rose mais il ne va pas chouiner que les flics ont tué son frère et qu'ils sont trop cons, ni que sa nana l'a quitté pour un Ultimate Rabbit 3000. Première chanson, premier refrain que l'on répète même si on ne saisit pas toutes les paroles... "And we can meet on the other side... on the other side..."

REVOFEV
Même pas l'intro finie, on hoche déjà la tête en rythme. Une mélodie simple mais efficace, quelques mots bien placés, un wowowo scandé en choeur et on se voit déjà en rouge, jaune, vert, ça sent le reggae, la paix et un peu la fumette il faut bien le dire. "Where you'll be for the revolution ?"

Don't play this song
On était aux USA, voire dans les Caraïbes ou un quartier Jam' de New-York mais pendant quelques secondes, en entendant cette introduction aux violons digne d'Hisaishi (compositeur fétiche de Miyazaki) on se croit dans les hautes herbes d'une prairie Japonaise... puis on y revient, juste envie de fermer les yeux et de se laisser porter. Tout va bien, non on ne jouera pas cette chanson... on ne distingue pas les effets sonores des vraies sirènes de police, on sent que cette chanson ne raconte pas une histoire joyeuse mais la choriste aux élans dramatiques a le bon goût de rester en arrière et l'on se finit comme on a commencé, sur quelques délicieuses secondes "à la Hisaishi".

We Aite (Wake Your Mind Up)
Plus un interlude qu'une vraie chanson, une petite minute et demie de vrai-faux live résolument électro, planant, hypnotique, presque foetal pas désagréable du tout, plutôt confortable.

Marijuana
Je ne sais pas qui est cette Marie-Jeanne mais il a l'air de bien l'aimer. (*) Si les couplets rappés sont un poil classiques, le refrain un peu r'n'b, ils ne font que renforcer l'impression de chanson d'amour, comme s'il parlait à sa copine. Aux choeurs de nanas angéliques un peu 90's ~"Ouvre les Yeux" de Bambi Cruz en mieux~ succèdent de langoureux riffs de guitare électrique, eux aussi dissimulés derrière une couche d'électro pour ne pas s'imposer ni dénaturer l'ensemble. Tout finit par se fondre tranquillement, guitare, piano, c'est l'effet Marie...

(*) Nan mais si je sais qui c'est, rho là là !

Mojo So Dope (Album Version Explicit)
Après une courte intro old-school, pas gangsta du tout, voilà de retour un vrai phrasé hip-hop lent et entêtant "so dope", relaxant comme un bain chaud. Le refrain, bien que rempli de "shit, fuck, motherfucker, niggas" est paisible, sans agressivité... c'est juste qu'on s'en fout de ce putain de style de vie, négro... c'est tout... on vit cette merde encore, encore et encore. Mais on ne va pas tuer tout l'monde pour ça.

Ashin' Kusher (Album Version Explicit)
Un hip-hop plus traditionnel, qui commence cash. J'ai envie de dire "enfin" mais je ne le ferai pas. Le refrain est saturé de multiples variations grammaticales de fuck que l'on scande de mouvements de la tête, faute de les reprendre en choeur vu la vitesse du flow. Plusieurs passages, styles, plusieurs chanteurs ? Les rythmes changent et ça fait du bien, parce que je l'avoue, c'est pas qu'on s'endormait un peu depuis le début mais bon... planer c'est bien, tenir jusqu'à la fin de l'album c'est mieux. C'est comme quand la coiffeuse te masse la tête, ça marque mal de roupiller.

Erase me
-Intro un peu plus pop-rock, j'aime moins le côté classique de la chanson. Je n'accroche pas, un peu trop "comme à la radio", je me dis que ça ne me plaît pas quand soudain je réalise que c'est un duo avec Kanye West... okay. Ceci explique cela. Une chanson commerciale, pas trop mauvaise mais pas bonne non plus, qu'il sortira sûrement en single tant mieux si ça peut lui faire un peu de thunes.

Wild'n Cuz I'm Young
Une de mes préférées ! Une intro qui monte comme un jingle de maison de production avant un film au cinéma, un rythme lancinant de percussions synthétiques résonnant étrangement comme des claves électroniques et une devise qui reste encore et encore. "I'll be wild'n cuz I'm young.... wild, wild'n cuz I'm young... I'll be wild'n cuz I'm young.... wild, wild'n cuz I'm young..." Où ça te parle de pussy mais les mots passent inaperçus, où ça finit sur un piano un peu timide

The Mood
C'est quoi ça ? Le clown de Saw qui se marre ? On se sent un peu épiés par ce sample légèrement psychédélique et assez flippant à la fois, on ne comprend pas où il nous mène. Il est "lost in the mood", ben nous aussi. C'est un vrai voyage, un monde un peu malsain dans lequel on a mis les pieds... à faire, pour l'expérience ; je suis sûre que cette atmosphère aigre-douce peut devenir carrément addictive.

MANIAC
Un peu plus d'électro, une fille qui aurait pu chanter avec Manu Chao si elle avait parlé espagnol pour le refrain puis un mélange de guitares atmosphériques à la SOUL, contrastant avec un rap un peu plus terre-à-terre dans ses sonorités. Effet plutôt réussi. 

Mr.Rager
Bof. Ca sonne comme déjà entendu dans l'album et n'accroche pas vraiment à l'oreille, soyons honnêtes. Le refrain au rythme puéril sauve un peu la chanson. Le "Hey Mr Rager !" n'est pas sans rappeler un certain "Hey Mr Carter" mais c'est une coïncidence.

These Worries
Si le couplet n'a pas inventé l'eau à couper le beurre, ni le fil chaud, un simple rythme plutôt agréable à suivre, les choeurs féminins du refrain sont dignes de ce que l'on faisait de mieux dans les 90's, on ne peut pas imaginer les nanas sans pantalons taille haute et soutien-gorges flashy ou à paillettes. Et ça, ça fait vraiment du bien !

The End
Franchement ? Chanteuse trop présente. Ok j'ai toléré les précédentes chansons mais faut pas pousser. Sinon, chanson à paroles, chanson à texte je suis d'accord... est-ce une raison pour ne pas travailler la mélodie ? Je ne crois pas. Allez on zappe !

All Along
Retour des percussions synthétiques.. ou pas. Un peu de "moi, je" mais il en faut bien...

GHOST!
Il suffisait de demander ! La musicalité est de retour, un petit sample aigu hypnotique, entêtant, un peu fantastique pour coller au titre, limite un peu "spooky", à la fois surnaturel et malicieux. Oui, oui, on peut dire tout ça avec la répétition d'une partie de dix secondes de notes électroniques...

Trapped In My Mind
Mouais, pas terrible, on eut pu finir l'album en beauté mais non, rien d'inoubliable. Ca se laisse écouter mais sans plus. J'ai l'air de ne pas aimer mais quand on entend certaines chansons on se dit que celle-là n'est pas des plus travaillées, c'est dommage !

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